LES TECHNIQUES DE TRANSFERTS DANS L'IMPRESSION SUR FAIENCE
Le premier exposé avait porté sur le contexte historique et l’évolution des techniques permettant l’apparition des impressions sur faïence et nous avons fait un peu de pratique ensuite avec notamment les différentes formes d’assiettes et l’illustration des techniques.
Le sujet d’aujourd’hui porte sur la technique dite par transfert : de quoi s’agit-il ? c’est de faire passer une image d’un support à un autre
Le sujet d’aujourd’hui porte sur la technique dite par transfert : de quoi s’agit-il ? c’est de faire passer une image d’un support à un autre
- le support de départ peut être le bois, le cuivre, l’acier, le zinc etc... mais aussi la pierre lithographique
- ce qui va servir au transfert le papier joseph
- le support de destination l’assiette à imprimer donc la faïence.
Le papier Joseph
C’est tout simplement le nom de son inventeur Joseph MONTGOLFIER dont le père avait une manufacture de papier à Viladon-les -Annonay au sud de Lyon. Il a eu deux fils les frères Joseph et Étienne formés à la chimie, la physique et l’architecture. Ils devinrent directeurs de l’industrie papetière familiale.
Joseph se consacra aux Manufactures de Rives et de Voiron. On lui doit l’invention de nouvelles techniques en particulier l’invention du papier vélin, mais aussi d’un papier de soie fin et souple, resté sous le nom de papier joseph. A l’origine il servait de serpente (papier sans colle très fin servant à protéger les gravures dans les livres). C’est également ce papier (fin, léger et résistant) qui aurait servi à confectionner les premiers ballons expérimentaux car ils avaient remarqué que sous l’effet de la chaleur ce papier pouvait s’élever dans l’air.
Joseph se consacra aux Manufactures de Rives et de Voiron. On lui doit l’invention de nouvelles techniques en particulier l’invention du papier vélin, mais aussi d’un papier de soie fin et souple, resté sous le nom de papier joseph. A l’origine il servait de serpente (papier sans colle très fin servant à protéger les gravures dans les livres). C’est également ce papier (fin, léger et résistant) qui aurait servi à confectionner les premiers ballons expérimentaux car ils avaient remarqué que sous l’effet de la chaleur ce papier pouvait s’élever dans l’air.
Le support de départ
- le bois, c’est le support le plus ancien connu sous le nom de xylographie
- le cuivre c’est la chalcographie (du grec chalkos : cuivre et graphein : écrire)
- la pierre, c’est la lithographie (date de 1796)
La gravure a longtemps constitué la seule technique de reproduction des images, mais cette technique a évolué car au départ c’est de la gravure en relief car le graveur évide les parties blanches et épargne le dessin resté au niveau initial, c’est le relief qui reçoit l’encre, à la manière d’un tampon. Par la suite s’est développé la taille en creux ou c’est le creux qui va recevoir l’encre. Le trait du dessin est incisé en creux avec un burin … mais aussi par d’autres moyens surtout chimique, c’est l’acide sur le cuivre. Cette technique en creux va s’imposer et faire des estampes un médium des plus populaires. Seront également utilisées des plaques de cuivre (tendre mais fragiles), d’acier (plus résistant et permettant plus de tirages) puis le zinc (zincographie autorisant ainsi la reproduction des plaques par galvanoplastie) et permettant donc une reproduction à l’identique et à l’infini, c’est l’industrialisation réalisée.
Les 1ère gravures sur plaque de cuivre sont constituées d'une multitude de traits, de points noirs, trace laissée par la pointe du graveur (parfois aussi l'eau-forte sera utilisée en complément). Ces plantes s'usent rapidement et seront regravées pour être encore utilisées.
Exemple de vignettes regravées :
Exemple de vignettes regravées :
Ultérieurement reproduites par galvanoplastie à partir d’une plaque mère les plaques permettent alors un tirage à l’infini. Pour l’impression il fallait encrer la plaque chauffée (encre huile le colza ou de navet cuit et réduit donnant huile servant de médium pour accueillir les colorants). Dans toutes ces techniques le papier joseph est toujours appliqué sur le support qui a été encré (dans le creux pour les plaques métalliques, encre retenue par la trait pour la pierre) et reçois en impression l’image qui va être redéposée sur la faïence préalablement humidifiée.
Rapide et peu coûteuse cette technique de transfert par impression d’un papier fin, puis application du papier sur l’assiette ou l’encre du papier se dépose sur l’assiette qui est ensuite mise sous l’eau pour retirer le papier, constitue la base du transfert.
Un poste de travail était alors constitué de quatre ouvrières :
Voici deux exemples de réalisations de la Faïencerie de Sarreguemines :
- la découpeuse qui coupe le papier à dimension
- la colleuse qui applique le papier sur l’assiette
- la frotteuse qui frotte le papier sur l’assiette
- la laveuse qui mouille et retire le papier
Voici deux exemples de réalisations de la Faïencerie de Sarreguemines :
Cette technique ne permettait qu’une seule couleur possible à la fois (impression monochrome généralement en noir) et la couleur fit son apparition par colorisation des frises en utilisant une encre de couleur, comme le montre cette série des mois :
Deux progrès vont intervenir l’un porte sur le support (la pierre) et l’autre sur la technique pour passer de la gravure à la main à la gravure chimique. La lithographie allie les deux puisqu’il ne s’agit plus de gravure mais bien d’une reproduction à plat reposant sur un principe chimique : l’artiste dessine avec un crayon gras (ou peint avec l’encre lithographique) sur la pierre lithographique (pierre calcaire d’un grain fin et régulier) et c’est ce trait gras qui va retenir l’encre (détail technique : une solution d’acide nitrique et de gomme arabique est passée sur la pierre, cette opération fixe le dessin et ouvre les pores de la pierre les rendant plus avide d’eau). Après séchage la pierre poreuse est nettoyée à l’essence de térébenthine puis mouillée à l’eau claire, enfin on encre au rouleau et les parties grasses acceptent l’encre, les parties humides la refusent. Le tirage se fait par passage sur la presse lithographique).
Par la suite, la colorisation des vignettes se fera soit par des rehauts de couleurs sur un fond uni (sépia le plus souvent) soit par la chromolithographie.
La Chromolithographie. Vers 1870 naît la Chromolithographie permettant l'impression en polychromie.
Ces procédés sont apparus sous la pression de la publicité, “la réclame” car l’un des initiateurs, Aristide BOUCICAUD, directeur de Bon Marché a imaginé d’offrir 1 image par achat pour conquérir et fidéliser la clientèle. C’est ainsi que sont nés les chromo dont LIEBIG et les chocolats POULAIN sont parmi les plus connus……… cela a duré jusqu’en 1939.
Le procédé est le même basé sur la répulsion eau/corps gras. dessin au crayon gras sur pierre calcaire polie puis fixé, pierre mouillée et encrée, l’encre n’adhère qu’aux parties en gras et l’impression nécessite différentes couleurs et autant de pierres qu’il y a d’encres, jusqu’à 8 couleurs d’ou 8 plaques, le décor étant reproduit de pierre sur pierre par décalque car il nécessite un repérage extrêmement précis pour éviter tout décalage.
Chaque couleur nécessite une pierre et on utilise donc successivement plusieurs pierres lithographiques, les couleurs sont appliquées les unes après les autres et tirées les unes après les autres sur le même papier de transfert.
Ces procédés sont apparus sous la pression de la publicité, “la réclame” car l’un des initiateurs, Aristide BOUCICAUD, directeur de Bon Marché a imaginé d’offrir 1 image par achat pour conquérir et fidéliser la clientèle. C’est ainsi que sont nés les chromo dont LIEBIG et les chocolats POULAIN sont parmi les plus connus……… cela a duré jusqu’en 1939.
Le procédé est le même basé sur la répulsion eau/corps gras. dessin au crayon gras sur pierre calcaire polie puis fixé, pierre mouillée et encrée, l’encre n’adhère qu’aux parties en gras et l’impression nécessite différentes couleurs et autant de pierres qu’il y a d’encres, jusqu’à 8 couleurs d’ou 8 plaques, le décor étant reproduit de pierre sur pierre par décalque car il nécessite un repérage extrêmement précis pour éviter tout décalage.
Chaque couleur nécessite une pierre et on utilise donc successivement plusieurs pierres lithographiques, les couleurs sont appliquées les unes après les autres et tirées les unes après les autres sur le même papier de transfert.
Comme toujours la technique va évoluer par l’usage :
Ces techniques recouvrent ce que l’on appelle impression par transfert.
Par la suite l’invention de la photographie (1839) va devenir un autre moyen d’imprimer des images {vers 1905 dépôt d’un brevet concernant la chromophotolithographie}
et dans le époques les plus récentes ce sera la sérigraphie qui sera utilisée.
- de papiers enduits : le transfert du décor s’est fait à partir de chromo c’est à dire que le support est un papier gélatine enduit de vernis (papier duplex ou simplex) se détrempant dans l’eau et qui adhère sans application spéciale … ce sont les décalcomanies ou chromos glissants. Par la suite les techniques ont varié car ensuite le papier a été imprimé avec colle sur laquelle on saupoudrait la couleur.
- de peintures vitrifiées composées d’un colorant (oxyde de ……) et d’un fondant (véhicule le colorant et le fait adhérer ) s’applique sous glaçure (sous émail ou sous couverte) ensuite sur glaçure (couleurs sur couverte).
Ces techniques recouvrent ce que l’on appelle impression par transfert.
Par la suite l’invention de la photographie (1839) va devenir un autre moyen d’imprimer des images {vers 1905 dépôt d’un brevet concernant la chromophotolithographie}
et dans le époques les plus récentes ce sera la sérigraphie qui sera utilisée.
Jacques Fassel