DES EXPOSITION INDUSTRIELLES AUX EXPOSITIONS UNIVERSELLES
Les anciennes factures de la faïencerie de Sarreguemines arborent nombre de médailles et récompenses ponctuant le développement de son industrie et il nous a paru intéressant de regarder cet itinéraire de plus près.
Tout commence au lendemain de la révolution française car la situation économique du pays n’était guère brillante, troublée de l’intérieur, menacée par les souverains de l’extérieur au nom de l’autorité monarchique. C’est dans ce contexte que François de Neufchateau, Ministre de l’Intérieur suggère à l’instar des salons artistiques l’organisation d’une manifestation autour des productions industrielles, agricoles et artistiques. Il décida d’une “exposition publique annuelle des produits de l’industrie française”.
Article 1er - « La fête de la fondation de la République, fixée au 1er vendémiaire an VI sera précédée, pendant les cinq jours complémentaires de l’an VI, d’une exposition publique des produits de l’industrie. »
Arrêté du 9 fructidor an VI de la République française une et indivisible
Signé François (de Neufchâteau)
Le terme "produits de l'industrie" doit être compris dans son sens le plus large car à l'époque, il se référait essentiellement aux sciences appliquées car les techniques industrielles ou agricoles dominaient encore les science pures. Son objectif était de mettre en valeur cette industrie dans le but d’ : « échapper à la servitude de l’industrie de ses voisins » et en particulier de l’industrie anglaise. Les 20 manufacturiers les plus méritants recevront une médaille d’argent « et celui des 20 qui, à raison de la perfection de la fabrication et de l’étendue de son commerce aura été jugé avoir porté le coup le plus funeste à l’industrie anglaise recevra la même médaille en or. » avec le projet de reconduire l’exposition tous les ans.
L’organisation de cette première « exposition des produits de l’industrie nationale » aura lieu au Champ de mars le 15/09/1798 (1er ou 3eme complémentaire de l’an VI) sous le Directoire. Organisée à la hâte elle ne réunit que 110 exposants de 16 départements. La Manufacture de porcelaine de Sèvres était déjà présente. 12 distinctions furent décernées et 17 mentions dont l’une porte sur « Une faïence à pâte plus fine est vulgairement connue sous le nom de terre de pipe. La 1ere manufacture qui la fabriqua fut celle de Montereau, crée par l’Anglais Hall. Celui-ci reçu, à l’exposition de l’an VI une des douze récompenses du 1er ordre décernées aux grands progrès de l’industrie nationale. »
In Rapport du Jury central sur les produits de l’industrie française exposés en 1834 par le Baron Charles Dupin Impr Royale (Paris) 1836, (2 tomes)
La faïencerie de Sarreguemines ne participa pas à cette première exposition. Pour rappel la Faïencerie de Sarreguemines naquit en 1790 et connut bien des difficultés à ses tous débuts. En 1799 l’arrivée de Paul UTZSCHNEIDER qui s’associe à Joseph FABRY marque le réel démarrage de la manufacture et en 1800 la Faïencerie compte 4 fours.
Malgré le projet de reconduction annuelle l’exposition suivante, donc la seconde, n’eut lieu que 3 ans plus tard en l’an IX ( Octobre 1801), donc sous le Consulat. Chaptal alors Ministre de l’intérieur avait de nouveau projeté d’associer les Beaux Arts et l’Industrie mais devant l’indignation des artistes d’être associés aux fabricants, il y renonça. L’exposition se tint au cœur du Louvre avec 220 exposants venant de 28 départements. Elle dura 6 jours et 77 médailles furent décernées. (19 d’or 7 déjà nominés à l’exposition de l’an VI et 12 nouveaux promus) dont Sarreguemines qui reçu une médaille d’or de 1ere classe, remise par Bonaparte en personne. Le rapport du jury stipule : « la pâte de MM Utzschneider et Compagnie réunit la légèreté et la solidité à une blancheur parfaite. La couverture est brillante. Elle a résisté sans altération à de fortes épreuves. Elle n’a pas la texture verdâtre qu’on reproche généralement aux faïences anglaises. Enfin par la modicité de son prix, cette poterie est à la portée d’un grand nombre de consommateurs.” Qualité et coût modeste sont les deux critères déterminants.
Archives départementales de la Moselle, 265M1 in LA Faïencerie de Sarreguemines de A. Bénédick.
La 3eme exposition eut lieu l’année suivante, toujours sous le Consulat, en l’an X (1802) toujours au Louvre d’autant que la guerre venait de se terminer avec les Anglais par le traité d’Amiens du 25 mars 1802. Cette exposition dura 7 jours avec 540 exposants de 73 départements. On décerna 151 médailles (38 en or, 69 argent, 60 bronze) et 100 mentions honorables. Chaptal, ministre de l’intérieur insiste pour l’introduction de productions moins prestigieuses pour montrer ce qui se fabrique en France. Visite des anglais et début de l’industrie avec production à bas prix (coutelier de Thiers, horloger de Besançon). Pour Utzschneider le projet était de se maintenir au premier rang pour la faïence blanche et de présenter ses recherches pour imiter la terre de pipe anglaise (Utzschneider ayant souligné le rôle déterminant de l’argile anglaise sans équivalent en Europe) mais aussi reproduire les terres à pâtes colorées des concurrents anglais. ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p49). Il reçut une mention honorable pour ces travaux.
En 1801 fut crée la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Société à laquelle Utzschneider envoya en 1804 des échantillons de terre rouges et noires qui lui valurent une lettre de félicitation. Ce sont surtout les terres rouges, très dures qui retinrent l’attention des pouvoirs publics.
Dans un commentaire de 1819 sur l’évolution des expositions les auteurs mentionnent: « on s’apercevra que les produits de la Manufacture de Sèvres présentent un style plus pur dans ses formes et dans ses dessins, et qu’ils le doivent aux talens distingués de son directeur, M. Brongniart; que les poteries de Sarreguemines, à laquelle il ne manquait rien alors que des contours mieux dessinés, établit sa réputation naissante...” In Description des expositions des produits de l’industrie française faites à Paris depuis leur origine jusqu’à 1819 inclusivement par L.S Le Normand et JGV. de Moleon, Paris, Bachelier, 1824. p.68,
Rompant le traité d’Amiens en mai 1803 l’Angleterre soudoya une conspiration contre Napoléon et l’exposition prévue pour l’an XI fut ajournée car il fallut combattre la coalition qui s’était formée contre l’Empire. Le blocus continental décidé par Napoléon empêcha dès lors tout commerce avec l’Angleterre. La capitulation d’Ulm et la bataille d’Austerlitz amenèrent l’Autriche à signer la paix en décembre 1805. Napoléon 1er ordonna l’ouverture d’une exposition pour l’année 1806. ( Les archivistes H. et C. HIEGEL rapportent la légende selon laquelle au retour de la bataille d’Austerlitz Napoléon se serait arrêté à Metz et aurait remarqué un écritoire en porphyre, provenant de la manufacture de Sarreguemines{ H. et C. HIEGEL T1, p52}). Cette exposition fut la 4ème, elle dura 24 jours à compter du 19 octobre avec 1422 exposants de 104 départements et 610 récompenses (54 or, 67 argent 1ére classe, 80 argent de seconde classe correspondant aux bronzes antérieures et 370 mentions honorables ou citations. Pour la Faïencerie ce sera une médaille d’argent de 1ere classe pour les grès fins polis, les jaspes, les imitations de porphyre, de basalte production pour laquelle la faïencerie avait déposé un brevet en 1804. Il ne reçurent pas la médaille d’or car le jury voulait attendre le verdict populaire car cette production n’était guère abondante dans le commerce. Ces productions ont cependant grandement contribué à la célébrité de la faïencerie et d’Utzschneider car en 1812, Napoléon 1er alors empereur, passa une importante commande pour les palais et les jardins impériaux. Après cette exposition la Faïencerie de Sarreguemines fut reconnue et ses produits largement demandés en Europe. Le préfet aurait mis en garde Utzschneider en raison du caractère élitiste de ces pâtes rouges alors que l’industrie du blanc faisait sa richesse.
Archives départementales de la Moselle, 265M1 in A. Bénédick.
Chute de l’Empire et avènement de la Restauration (1815-1830). Sur rapport de Decazes ministre de l’intérieur en date du 15 janvier 1819 Louis XVIII décida par ordonnance d’une exposition tous les 4 ans avec récompense non seulement aux manufacturiers méritants mais également à des non exposants : savant, ingénieur, contremaître, ouvrier ou artiste qui par leurs découvertes avaient fait progresser l’industrie. La désignation des méritants se faisait dans chaque département par un jury de 7 manufacturiers désignés par le préfet.
Deux expositions eurent lieu sous Louis XVIII : la 5ème en 1819 et la 6ème en 1823.
La 5eme exposition toujours au Louvre eu lieu en 1819 du 25 août au 30 septembre. 1662 exposants avec 819 récompenses dont 90 médailles d’or à un grand nombre de nom passés à la postérité : Canson (papier), Dolfus Mieg et Cie (châles imprimés), Jacquard (métier à tisser), Koechlin (impression sur toiles de coton), Saint Gobain (glaces) et Utzschneider (poteries). Ce dernier fut aussi décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur : Légion d’honneur nominations du 17 novembre 1819 :
« KOECHLIN Daniel chimiste, fabricant de toiles peintes à Mülhausen (Haut-Rhin)
UTZCHNEIDER fabricant de poteries à Sarguemines (Moselle), a obtenu une médaille d’or à l’exposition de 1801; à chaque exposition suivante, il a produit des objets importans et nouveaux, qui étaient autant de titres à la même distinction. »Déjà à cette exposition de 1819 Utzschneider proposa une « porcelaine opaque » en écrivant au Jury : “quoique extérieurement elle ait quelque ressemblance avec la faïence, elle en diffère essentiellement, c’est une toute autre pâte, c’est une toute autre couverte et son excellent usage fixera sans doute son rang entre la faïence commune et la porcelaine.”. Elle fut souvent commercialisée sous le nom d’Iron Stone.
in A. Bénédick p20 et 21 et Archives départementales de la Moselle, 265 M-1
Rapport du Jury central sur les produits de l’industrie française présenté à S.E.M. le Comte Decazes rédigé par M. Louis COSTAZ, Imprimerie royale Paris, 1819 p.295
In Description des Expositions des produits de l’industrie française faites à Paris depuis leur origine jusqu’à celle de 1819 inclusivement, par L.S. LE NORMAND et J.G.V. De MOLEON, Tome III Paris, Bachelier, Libraire-Editeur, 1824, p39 à 45
La suivante, prévue pour 1821 n’eut lieu qu’en 1823 et dura 50 jours. 1642 exposants et 1091 récompenses: médaille d’or, d’argent, de bronze, mention honorable et citation dans le rapport selon évolution : si progrès même distinction ou mieux, sinon remise d’un diplôme. FRESNEL (phares lenticulaire) et WENDEL (sidérurgie) et dans le domaine Poteries, porcelaine confirmation de la suprématie sarregueminoise avec des progrès dans faïences ordinaires d’une très grande qualité « livrées à 40 et 50 % au dessous de leur primitive valeur » mais se distingue aussi par « les poteries ornées de lustre métallique imitant l’or, le bronze et le platine« . Utzschneider obtint un rappel de la médaille d’or obtenue en 1801. ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p58) in A. Bénédick p21.
La 7eme exposition eut lieu en 1827, au Louvres comme celles de 1819 et 1823 donc sous Charles X. Elle dura 62 jours avec 1695 exposants (chiffre presque stable) et 1254 récompenses dont Pleyel (pianos) Schlumberger de Guebwiller (coton filé). Ce fut la dernière exposition de la Restauration. Utzschneider obtint le privilège d’expédier directement sa marchandise à Paris (ou se trouvait d’ailleurs déjà un large échantillonnage de sa production dans les entrepôts parisiens) sans avoir à passer par la sélection locale de Metz, deux arguments : éviter les risques liés à l’emballage/déballage et compte tenu de sa notoriété. Utzschneider présenta des grès fins avec applications de reliefs de couleurs différentes de celle du fond, produit largement inspirés de Wedgwood lui valant un rappel de la médaille d’or .la faveur d’être présenté au roi Charles X.
( Selon H. et C. HIEGEL T1, p60)
A l’occasion du voyage de Charles X à Metz en septembre 1828 et d’une exposition des produits de l’industrie MM. FABRY et UTZSCHNEI- DER, qui avaient obtenu des distinctions aux deux expositions départe- mentales de 1823 et 1826 reçoivent à nouveau des mains du roi une médaille d’or pour leurs productions de « vases grès bleus à reliefs blancs, de grès blancs à reliefs noirs.. » ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p61).
Louis-Philippe (Monarchie de Juillet 1830-1848) pris la suite mais les premières années de son gouvernement furent agitées de sorte que prévue pour 1831 l’exposition industrielle fut ajournée par ordonnance du 10 février 1831 et une autre ordonnance de 1833 décide qu’elles auraient lieu tous les 5 ans au printemps à partir de 1834.
L’année 1834 connaît deux expositions:
L’une à Metz, exposition départementale avec rappel de la médaille de 1ere classe car la Manufacture fait vivre 800 ouvriers, a diminué le coût de ses produits de 20% en deux ans mais a du abandonner la fabrication des terres polies.
L’autre à Paris. C’est donc sous Louis-Philippe qu’eu lieu la 8eme exposition de l’Industrie. Inaugurée le 1er mai 1834 sur le place de la Concorde où 4 bâtiments furent spécialement érigés pour 2477 exposants (le nombre de participants a donc passé de 1600 à 2400) qui reçurent 1785 récompenses ( 71 or, 70 rappels de médaille d’or, 248 argent etc. ).
Le classement se fait dans 9 “arts” dont :
A cette exposition BRONGNIART (Alexandre) Directeur de la Manufacture de Sèvres est membre du Jury comme GAY LUSSAC Membre de l’institut Académie des Sciences et KOECHLIN Nicolas membre du Conseil général des manufactures. Les membres du jury sont répartis en 8 commissions ( dont la 7eme porte sur les poteries). A cette occasion ont reçu la Légion d’honneur Koechlin (Gros-Jean)(fabricant de toiles peintes, à Mulhouse) et Zuber (fabricant de papier peint).
Paul UTZSCHNEIDER présente 246 articles surtout des grès, des terres carmélites et jaunes de Naples avec rappel de médaille d’or pour “un ensemble admirable de produits”. ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p63)
Il est à noter que c’est à cette exposition qu’est repris l’avènement d’ « un genre nouveau de faïence dure, dite porcelaine opaque, venait d’être importé d’Angleterre par plusieurs fabricants français».
« Toulouse et Sarguemines ont eu l’avantage de trouver une matière première plus rapprochée de celle du Staffordshire. ....(l’exposé déplore la dégradation de productions) La fabrique de Sarguemines n’est pas tombée dans ce défaut de nos faïenceries centrales : elle a recouvert le biscuit de terre de pipe avec l’émail stannifère très-dur qu’on employait pour la faïence ordinaire. On doit bien d’autres perfectionnement à MM Utzschneider et Fabry, de Sarguemines, industriels éminents, que nous ne craindrons pas d’appeler les Wedgwood français : tant ils ont heureusement imité le grand artiste d’Angleterre.
Leurs grès cérames, ou poteries de grès, sont extrêmement remarquables : c’est de l’argile plastique dégraissée sur du sable, du silex ou du ciment de grès, avec une couverte vitreuse. Pour cuire ces poteries, une haute température est nécessaire.
Les grès fins ordinaires de M. Utzschneider ressemblent à ceux de la Chine et du Japon ; ils sont adaptés à tous les usages domestiques et d’un prix médiocre.
D’autres grès fins produits par ce manufacturier peuvent recevoir et reçoivent le superbe poli des jaspes et des porphyres; ils en ont la dureté; l’acier même ne les raie pas; enfin ils font feu, comme un silex naturel, sous l’action du briquet.
Nous avons tous admiré, pour leur grandeur, pour l’élégance des formes et la beauté de la matière, les candélabres imitant ainsi le porphyre, et rehaussés par des bronzes dorés, qui figuraient aux expositions de 1819, 1823 et 1827. C’était un luxe digne des palais et des temples.
Rappel de médaille d’or (d’ensemble) à MM. Utzschneider et Fabry, à Sarreguemines(Moselle). « Les faïences fines sont l’objet principal de leurs fabrications, elles se distinguent toujours par la finesse de leur pâte, l’élégance et la commodité des formes, la variété, l’éclat des fonds rouge, brun, jaune ou noir; enfin le bas prix d’une foule de produits.
Ajoutons à ces titres la perfection des poteries en grès, si variées et si jolies, et nous conclurons justement que à MM Utzschneider et Fabry continuent de mériter les médailles d’or qu’ils ont obtenues aux expositions précédentes. C’est la septième fois, depuis 1801, qu’ils sont jugés dignes de la récompense du premier ordre, pour leurs efforts infatigables et leurs perfectionnements successifs! ».
Le même rapport fait mention de la faïence dure dite porcelaine opaque “poterie nouvelle” en France mais qui “règne en Angleterre sous le nom de iron-stone-china ; Nouvelle pâte dure qui commence a être introduite en France sous le nom de porcelaine opaque ou encore de demi-porcelaine. Produit qui se rapproche de la porcelaine par ses qualités (hormis la translucidité) et des faïences communes par son prix. La découverte de la nouvelle faïence est donc un grand progrès dans l’art céramique. Ce produit fabriqué depuis 20 ans par SPODE en Angleterre fut introduit en France par M. de Saint Amand qui a longtemps séjourné en Angleterre et rapporté les procédés de fabrication ensuite utilisés à Sèvres, à Creil et même à Montereau. Médaille d’or pour MM. Louis LEBOEUF et THIBAULT à Montereau (Oise) qui livrent au commerce depuis trois ou quatre ans et pour M.SAINT-CRICQ-CAZEAUX à Creil (Seine et Oise), nous leur devons la véritable production industrielle de cette belle et bonne poterie ». A noter que M.SAINT-CRICQ-CAZEAUX avait déjà présenté des essais à l’exposition de 1827.
In Rapport du Jury central sur les produits de l’industrie française exposés en 1834 par le Baron Charles Dupin Impr Royale (Paris) 1836, 2 tomes.
Article 1er - « La fête de la fondation de la République, fixée au 1er vendémiaire an VI sera précédée, pendant les cinq jours complémentaires de l’an VI, d’une exposition publique des produits de l’industrie. »
Arrêté du 9 fructidor an VI de la République française une et indivisible
Signé François (de Neufchâteau)
Le terme "produits de l'industrie" doit être compris dans son sens le plus large car à l'époque, il se référait essentiellement aux sciences appliquées car les techniques industrielles ou agricoles dominaient encore les science pures. Son objectif était de mettre en valeur cette industrie dans le but d’ : « échapper à la servitude de l’industrie de ses voisins » et en particulier de l’industrie anglaise. Les 20 manufacturiers les plus méritants recevront une médaille d’argent « et celui des 20 qui, à raison de la perfection de la fabrication et de l’étendue de son commerce aura été jugé avoir porté le coup le plus funeste à l’industrie anglaise recevra la même médaille en or. » avec le projet de reconduire l’exposition tous les ans.
L’organisation de cette première « exposition des produits de l’industrie nationale » aura lieu au Champ de mars le 15/09/1798 (1er ou 3eme complémentaire de l’an VI) sous le Directoire. Organisée à la hâte elle ne réunit que 110 exposants de 16 départements. La Manufacture de porcelaine de Sèvres était déjà présente. 12 distinctions furent décernées et 17 mentions dont l’une porte sur « Une faïence à pâte plus fine est vulgairement connue sous le nom de terre de pipe. La 1ere manufacture qui la fabriqua fut celle de Montereau, crée par l’Anglais Hall. Celui-ci reçu, à l’exposition de l’an VI une des douze récompenses du 1er ordre décernées aux grands progrès de l’industrie nationale. »
In Rapport du Jury central sur les produits de l’industrie française exposés en 1834 par le Baron Charles Dupin Impr Royale (Paris) 1836, (2 tomes)
La faïencerie de Sarreguemines ne participa pas à cette première exposition. Pour rappel la Faïencerie de Sarreguemines naquit en 1790 et connut bien des difficultés à ses tous débuts. En 1799 l’arrivée de Paul UTZSCHNEIDER qui s’associe à Joseph FABRY marque le réel démarrage de la manufacture et en 1800 la Faïencerie compte 4 fours.
Malgré le projet de reconduction annuelle l’exposition suivante, donc la seconde, n’eut lieu que 3 ans plus tard en l’an IX ( Octobre 1801), donc sous le Consulat. Chaptal alors Ministre de l’intérieur avait de nouveau projeté d’associer les Beaux Arts et l’Industrie mais devant l’indignation des artistes d’être associés aux fabricants, il y renonça. L’exposition se tint au cœur du Louvre avec 220 exposants venant de 28 départements. Elle dura 6 jours et 77 médailles furent décernées. (19 d’or 7 déjà nominés à l’exposition de l’an VI et 12 nouveaux promus) dont Sarreguemines qui reçu une médaille d’or de 1ere classe, remise par Bonaparte en personne. Le rapport du jury stipule : « la pâte de MM Utzschneider et Compagnie réunit la légèreté et la solidité à une blancheur parfaite. La couverture est brillante. Elle a résisté sans altération à de fortes épreuves. Elle n’a pas la texture verdâtre qu’on reproche généralement aux faïences anglaises. Enfin par la modicité de son prix, cette poterie est à la portée d’un grand nombre de consommateurs.” Qualité et coût modeste sont les deux critères déterminants.
Archives départementales de la Moselle, 265M1 in LA Faïencerie de Sarreguemines de A. Bénédick.
La 3eme exposition eut lieu l’année suivante, toujours sous le Consulat, en l’an X (1802) toujours au Louvre d’autant que la guerre venait de se terminer avec les Anglais par le traité d’Amiens du 25 mars 1802. Cette exposition dura 7 jours avec 540 exposants de 73 départements. On décerna 151 médailles (38 en or, 69 argent, 60 bronze) et 100 mentions honorables. Chaptal, ministre de l’intérieur insiste pour l’introduction de productions moins prestigieuses pour montrer ce qui se fabrique en France. Visite des anglais et début de l’industrie avec production à bas prix (coutelier de Thiers, horloger de Besançon). Pour Utzschneider le projet était de se maintenir au premier rang pour la faïence blanche et de présenter ses recherches pour imiter la terre de pipe anglaise (Utzschneider ayant souligné le rôle déterminant de l’argile anglaise sans équivalent en Europe) mais aussi reproduire les terres à pâtes colorées des concurrents anglais. ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p49). Il reçut une mention honorable pour ces travaux.
En 1801 fut crée la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Société à laquelle Utzschneider envoya en 1804 des échantillons de terre rouges et noires qui lui valurent une lettre de félicitation. Ce sont surtout les terres rouges, très dures qui retinrent l’attention des pouvoirs publics.
Dans un commentaire de 1819 sur l’évolution des expositions les auteurs mentionnent: « on s’apercevra que les produits de la Manufacture de Sèvres présentent un style plus pur dans ses formes et dans ses dessins, et qu’ils le doivent aux talens distingués de son directeur, M. Brongniart; que les poteries de Sarreguemines, à laquelle il ne manquait rien alors que des contours mieux dessinés, établit sa réputation naissante...” In Description des expositions des produits de l’industrie française faites à Paris depuis leur origine jusqu’à 1819 inclusivement par L.S Le Normand et JGV. de Moleon, Paris, Bachelier, 1824. p.68,
Rompant le traité d’Amiens en mai 1803 l’Angleterre soudoya une conspiration contre Napoléon et l’exposition prévue pour l’an XI fut ajournée car il fallut combattre la coalition qui s’était formée contre l’Empire. Le blocus continental décidé par Napoléon empêcha dès lors tout commerce avec l’Angleterre. La capitulation d’Ulm et la bataille d’Austerlitz amenèrent l’Autriche à signer la paix en décembre 1805. Napoléon 1er ordonna l’ouverture d’une exposition pour l’année 1806. ( Les archivistes H. et C. HIEGEL rapportent la légende selon laquelle au retour de la bataille d’Austerlitz Napoléon se serait arrêté à Metz et aurait remarqué un écritoire en porphyre, provenant de la manufacture de Sarreguemines{ H. et C. HIEGEL T1, p52}). Cette exposition fut la 4ème, elle dura 24 jours à compter du 19 octobre avec 1422 exposants de 104 départements et 610 récompenses (54 or, 67 argent 1ére classe, 80 argent de seconde classe correspondant aux bronzes antérieures et 370 mentions honorables ou citations. Pour la Faïencerie ce sera une médaille d’argent de 1ere classe pour les grès fins polis, les jaspes, les imitations de porphyre, de basalte production pour laquelle la faïencerie avait déposé un brevet en 1804. Il ne reçurent pas la médaille d’or car le jury voulait attendre le verdict populaire car cette production n’était guère abondante dans le commerce. Ces productions ont cependant grandement contribué à la célébrité de la faïencerie et d’Utzschneider car en 1812, Napoléon 1er alors empereur, passa une importante commande pour les palais et les jardins impériaux. Après cette exposition la Faïencerie de Sarreguemines fut reconnue et ses produits largement demandés en Europe. Le préfet aurait mis en garde Utzschneider en raison du caractère élitiste de ces pâtes rouges alors que l’industrie du blanc faisait sa richesse.
Archives départementales de la Moselle, 265M1 in A. Bénédick.
Chute de l’Empire et avènement de la Restauration (1815-1830). Sur rapport de Decazes ministre de l’intérieur en date du 15 janvier 1819 Louis XVIII décida par ordonnance d’une exposition tous les 4 ans avec récompense non seulement aux manufacturiers méritants mais également à des non exposants : savant, ingénieur, contremaître, ouvrier ou artiste qui par leurs découvertes avaient fait progresser l’industrie. La désignation des méritants se faisait dans chaque département par un jury de 7 manufacturiers désignés par le préfet.
Deux expositions eurent lieu sous Louis XVIII : la 5ème en 1819 et la 6ème en 1823.
La 5eme exposition toujours au Louvre eu lieu en 1819 du 25 août au 30 septembre. 1662 exposants avec 819 récompenses dont 90 médailles d’or à un grand nombre de nom passés à la postérité : Canson (papier), Dolfus Mieg et Cie (châles imprimés), Jacquard (métier à tisser), Koechlin (impression sur toiles de coton), Saint Gobain (glaces) et Utzschneider (poteries). Ce dernier fut aussi décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur : Légion d’honneur nominations du 17 novembre 1819 :
« KOECHLIN Daniel chimiste, fabricant de toiles peintes à Mülhausen (Haut-Rhin)
UTZCHNEIDER fabricant de poteries à Sarguemines (Moselle), a obtenu une médaille d’or à l’exposition de 1801; à chaque exposition suivante, il a produit des objets importans et nouveaux, qui étaient autant de titres à la même distinction. »Déjà à cette exposition de 1819 Utzschneider proposa une « porcelaine opaque » en écrivant au Jury : “quoique extérieurement elle ait quelque ressemblance avec la faïence, elle en diffère essentiellement, c’est une toute autre pâte, c’est une toute autre couverte et son excellent usage fixera sans doute son rang entre la faïence commune et la porcelaine.”. Elle fut souvent commercialisée sous le nom d’Iron Stone.
in A. Bénédick p20 et 21 et Archives départementales de la Moselle, 265 M-1
Rapport du Jury central sur les produits de l’industrie française présenté à S.E.M. le Comte Decazes rédigé par M. Louis COSTAZ, Imprimerie royale Paris, 1819 p.295
In Description des Expositions des produits de l’industrie française faites à Paris depuis leur origine jusqu’à celle de 1819 inclusivement, par L.S. LE NORMAND et J.G.V. De MOLEON, Tome III Paris, Bachelier, Libraire-Editeur, 1824, p39 à 45
La suivante, prévue pour 1821 n’eut lieu qu’en 1823 et dura 50 jours. 1642 exposants et 1091 récompenses: médaille d’or, d’argent, de bronze, mention honorable et citation dans le rapport selon évolution : si progrès même distinction ou mieux, sinon remise d’un diplôme. FRESNEL (phares lenticulaire) et WENDEL (sidérurgie) et dans le domaine Poteries, porcelaine confirmation de la suprématie sarregueminoise avec des progrès dans faïences ordinaires d’une très grande qualité « livrées à 40 et 50 % au dessous de leur primitive valeur » mais se distingue aussi par « les poteries ornées de lustre métallique imitant l’or, le bronze et le platine« . Utzschneider obtint un rappel de la médaille d’or obtenue en 1801. ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p58) in A. Bénédick p21.
La 7eme exposition eut lieu en 1827, au Louvres comme celles de 1819 et 1823 donc sous Charles X. Elle dura 62 jours avec 1695 exposants (chiffre presque stable) et 1254 récompenses dont Pleyel (pianos) Schlumberger de Guebwiller (coton filé). Ce fut la dernière exposition de la Restauration. Utzschneider obtint le privilège d’expédier directement sa marchandise à Paris (ou se trouvait d’ailleurs déjà un large échantillonnage de sa production dans les entrepôts parisiens) sans avoir à passer par la sélection locale de Metz, deux arguments : éviter les risques liés à l’emballage/déballage et compte tenu de sa notoriété. Utzschneider présenta des grès fins avec applications de reliefs de couleurs différentes de celle du fond, produit largement inspirés de Wedgwood lui valant un rappel de la médaille d’or .la faveur d’être présenté au roi Charles X.
( Selon H. et C. HIEGEL T1, p60)
A l’occasion du voyage de Charles X à Metz en septembre 1828 et d’une exposition des produits de l’industrie MM. FABRY et UTZSCHNEI- DER, qui avaient obtenu des distinctions aux deux expositions départe- mentales de 1823 et 1826 reçoivent à nouveau des mains du roi une médaille d’or pour leurs productions de « vases grès bleus à reliefs blancs, de grès blancs à reliefs noirs.. » ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p61).
Louis-Philippe (Monarchie de Juillet 1830-1848) pris la suite mais les premières années de son gouvernement furent agitées de sorte que prévue pour 1831 l’exposition industrielle fut ajournée par ordonnance du 10 février 1831 et une autre ordonnance de 1833 décide qu’elles auraient lieu tous les 5 ans au printemps à partir de 1834.
L’année 1834 connaît deux expositions:
L’une à Metz, exposition départementale avec rappel de la médaille de 1ere classe car la Manufacture fait vivre 800 ouvriers, a diminué le coût de ses produits de 20% en deux ans mais a du abandonner la fabrication des terres polies.
L’autre à Paris. C’est donc sous Louis-Philippe qu’eu lieu la 8eme exposition de l’Industrie. Inaugurée le 1er mai 1834 sur le place de la Concorde où 4 bâtiments furent spécialement érigés pour 2477 exposants (le nombre de participants a donc passé de 1600 à 2400) qui reçurent 1785 récompenses ( 71 or, 70 rappels de médaille d’or, 248 argent etc. ).
Le classement se fait dans 9 “arts” dont :
- les arts sensitifs : art ayant pour objet les satisfactions à donner aux sens de l’homme
- les arts intellectuels ou mathématiques : instruction de l’homme par les sens (arts arithmétiques, graphiques, typographiques, mesure du temps)
A cette exposition BRONGNIART (Alexandre) Directeur de la Manufacture de Sèvres est membre du Jury comme GAY LUSSAC Membre de l’institut Académie des Sciences et KOECHLIN Nicolas membre du Conseil général des manufactures. Les membres du jury sont répartis en 8 commissions ( dont la 7eme porte sur les poteries). A cette occasion ont reçu la Légion d’honneur Koechlin (Gros-Jean)(fabricant de toiles peintes, à Mulhouse) et Zuber (fabricant de papier peint).
Paul UTZSCHNEIDER présente 246 articles surtout des grès, des terres carmélites et jaunes de Naples avec rappel de médaille d’or pour “un ensemble admirable de produits”. ( Selon H. et C. HIEGEL T1, p63)
Il est à noter que c’est à cette exposition qu’est repris l’avènement d’ « un genre nouveau de faïence dure, dite porcelaine opaque, venait d’être importé d’Angleterre par plusieurs fabricants français».
« Toulouse et Sarguemines ont eu l’avantage de trouver une matière première plus rapprochée de celle du Staffordshire. ....(l’exposé déplore la dégradation de productions) La fabrique de Sarguemines n’est pas tombée dans ce défaut de nos faïenceries centrales : elle a recouvert le biscuit de terre de pipe avec l’émail stannifère très-dur qu’on employait pour la faïence ordinaire. On doit bien d’autres perfectionnement à MM Utzschneider et Fabry, de Sarguemines, industriels éminents, que nous ne craindrons pas d’appeler les Wedgwood français : tant ils ont heureusement imité le grand artiste d’Angleterre.
Leurs grès cérames, ou poteries de grès, sont extrêmement remarquables : c’est de l’argile plastique dégraissée sur du sable, du silex ou du ciment de grès, avec une couverte vitreuse. Pour cuire ces poteries, une haute température est nécessaire.
Les grès fins ordinaires de M. Utzschneider ressemblent à ceux de la Chine et du Japon ; ils sont adaptés à tous les usages domestiques et d’un prix médiocre.
D’autres grès fins produits par ce manufacturier peuvent recevoir et reçoivent le superbe poli des jaspes et des porphyres; ils en ont la dureté; l’acier même ne les raie pas; enfin ils font feu, comme un silex naturel, sous l’action du briquet.
Nous avons tous admiré, pour leur grandeur, pour l’élégance des formes et la beauté de la matière, les candélabres imitant ainsi le porphyre, et rehaussés par des bronzes dorés, qui figuraient aux expositions de 1819, 1823 et 1827. C’était un luxe digne des palais et des temples.
Rappel de médaille d’or (d’ensemble) à MM. Utzschneider et Fabry, à Sarreguemines(Moselle). « Les faïences fines sont l’objet principal de leurs fabrications, elles se distinguent toujours par la finesse de leur pâte, l’élégance et la commodité des formes, la variété, l’éclat des fonds rouge, brun, jaune ou noir; enfin le bas prix d’une foule de produits.
Ajoutons à ces titres la perfection des poteries en grès, si variées et si jolies, et nous conclurons justement que à MM Utzschneider et Fabry continuent de mériter les médailles d’or qu’ils ont obtenues aux expositions précédentes. C’est la septième fois, depuis 1801, qu’ils sont jugés dignes de la récompense du premier ordre, pour leurs efforts infatigables et leurs perfectionnements successifs! ».
Le même rapport fait mention de la faïence dure dite porcelaine opaque “poterie nouvelle” en France mais qui “règne en Angleterre sous le nom de iron-stone-china ; Nouvelle pâte dure qui commence a être introduite en France sous le nom de porcelaine opaque ou encore de demi-porcelaine. Produit qui se rapproche de la porcelaine par ses qualités (hormis la translucidité) et des faïences communes par son prix. La découverte de la nouvelle faïence est donc un grand progrès dans l’art céramique. Ce produit fabriqué depuis 20 ans par SPODE en Angleterre fut introduit en France par M. de Saint Amand qui a longtemps séjourné en Angleterre et rapporté les procédés de fabrication ensuite utilisés à Sèvres, à Creil et même à Montereau. Médaille d’or pour MM. Louis LEBOEUF et THIBAULT à Montereau (Oise) qui livrent au commerce depuis trois ou quatre ans et pour M.SAINT-CRICQ-CAZEAUX à Creil (Seine et Oise), nous leur devons la véritable production industrielle de cette belle et bonne poterie ». A noter que M.SAINT-CRICQ-CAZEAUX avait déjà présenté des essais à l’exposition de 1827.
In Rapport du Jury central sur les produits de l’industrie française exposés en 1834 par le Baron Charles Dupin Impr Royale (Paris) 1836, 2 tomes.
BRONGNIART (Alexandre) Directeur de la Manufacture de Sèvres visitera la faïencerie en 1837/38, ainsi que Vaudrevanges et Mettlach. La 9 eme exposition ouvrit le 1 mai 1839 au Champs Elysées avec 3382 exposants.. Plus de 100 médailles d’or et plus de cent rappels de médaille d’or dont Christofle (Bijoutier).
La 10 eme exposition, en 1844 fut la dernière de la Monarchie de juillet avec 3960 exposants et 3253 récompenses. Le Jury demanda que ce ne soient pas seulement les productions nationales mais que l’on convoquât le monde entier. La notion d’exposition internationale était donc présente. Depuis plusieurs années, certains songeaient à ouvrir ces manifestations aux participations étrangères, idée reprise par le gouvernement de la IIe République : l’Exposition de 1849 devait être internationale. Mais l’idée fut combattue par les industriels français, opposés à la concurrence.
L’exposition industrielle de 1849 resta française avec une Industrie de l’ornementation :marbres - poteries - faïences - porcelaines - glaces - cristaux
« La faïence fine de Sarreguemines jouit d’une de ces réputations qu’on a plus besoin d’appuyer fortement pour les mettre en vue. Le nom de M; Utzschneider se lie naturellement à cet utile produit. A lui l’honneur de l’avoir porté à la perfection qu’il a atteinte aujourd’hui.
- MM. Lebeuf et Millet, à Montereau et Creil travaillent de leur coté, à multiplier, à perfectionner leur faïence, leur demi-porcelaine. Leurs produits sont notables et par leur excellente fabrication et par leur bon marché. »
(In Compte rendu de l’Exposition industrielle et agricole de la France en 1849 par Émile Bères, Paris, 1849)
De fait c’est en 1851 que les anglais réalisèrent la première l’Exposition universelle à Londres sous l’impulsion de la Société pour l’avancement des Arts, des manufactures et du Commerce. L’Exposition internationale de Londres ouvrit en 1851 et, autre nouveauté, dans un bâtiment spécialement élevé à cet effet, le Crystal Palace de l’architecte Paxton. Ce fut un succès considérable : six millions de visiteurs et cinq millions de bénéfices. Au maximum de l’affluence plus de 100.000 visiteurs quotidiens. Elle dura 141 jours. Avec quelques 13900 exposants dont 1700 français pour moitié de Paris. La France fut en bonne place parmi les nations récompensées triomphant dans le domaine de la machine et du goût français. . A la demande de la France le Parlement anglais vote un bill sur la propriété industrielle.
Louis Napoléon décida de l’organisation d’une première exposition internationale à Paris en 1855, marquant ainsi la fin des expositions industrielles au profit des expositions universelles. Française. Elles eurent lieu ensuite en 1867, 1878, 1889, 1900.
En conclusion, par dix fois, de 1801 à 1849 et quel que fût le régime, se produisit le même rassemblement, en progression constante : à la 1ere exposition de 1798 110 exposants et 12 récompenses , la 7eme rassembla 1.631 exposants et 425 récompenses attribuées et enfin 4452 exposants en 1849. Le principe était d’accepter tout ce qui était utile et ingénieux, vêtement sans couture ou machine à préserver les navires de naufrages : conception saint-simonienne qui célébrait les merveilles de l’industrie et les hommes qui les concevaient. La France a ainsi passé des expositions industrielles aux expositions universelles.
In Essai historique sur les expositions universelles de Paris par Adolphe DEMY
A. Picard et Fils Paris, 1907, p.80
Expositions publiques des produits de l’industrie française avant 1850, Répertoire méthodique établi par Christiane DOUYERE-DEMEULENAERE. Centre historique des archives nationales, 2005.
Description des expositions des produits de l’industrie française faites à Paris depuis leur origine jusqu’à 1819 inclusivement par L.S Le Normand et JGV. de Moleon, Paris, Bachelier, 1824.
Exposition internationale de 1889 à Paris. Rapport général par Alfred PICARD.
La 10 eme exposition, en 1844 fut la dernière de la Monarchie de juillet avec 3960 exposants et 3253 récompenses. Le Jury demanda que ce ne soient pas seulement les productions nationales mais que l’on convoquât le monde entier. La notion d’exposition internationale était donc présente. Depuis plusieurs années, certains songeaient à ouvrir ces manifestations aux participations étrangères, idée reprise par le gouvernement de la IIe République : l’Exposition de 1849 devait être internationale. Mais l’idée fut combattue par les industriels français, opposés à la concurrence.
L’exposition industrielle de 1849 resta française avec une Industrie de l’ornementation :marbres - poteries - faïences - porcelaines - glaces - cristaux
« La faïence fine de Sarreguemines jouit d’une de ces réputations qu’on a plus besoin d’appuyer fortement pour les mettre en vue. Le nom de M; Utzschneider se lie naturellement à cet utile produit. A lui l’honneur de l’avoir porté à la perfection qu’il a atteinte aujourd’hui.
- MM. Lebeuf et Millet, à Montereau et Creil travaillent de leur coté, à multiplier, à perfectionner leur faïence, leur demi-porcelaine. Leurs produits sont notables et par leur excellente fabrication et par leur bon marché. »
(In Compte rendu de l’Exposition industrielle et agricole de la France en 1849 par Émile Bères, Paris, 1849)
De fait c’est en 1851 que les anglais réalisèrent la première l’Exposition universelle à Londres sous l’impulsion de la Société pour l’avancement des Arts, des manufactures et du Commerce. L’Exposition internationale de Londres ouvrit en 1851 et, autre nouveauté, dans un bâtiment spécialement élevé à cet effet, le Crystal Palace de l’architecte Paxton. Ce fut un succès considérable : six millions de visiteurs et cinq millions de bénéfices. Au maximum de l’affluence plus de 100.000 visiteurs quotidiens. Elle dura 141 jours. Avec quelques 13900 exposants dont 1700 français pour moitié de Paris. La France fut en bonne place parmi les nations récompensées triomphant dans le domaine de la machine et du goût français. . A la demande de la France le Parlement anglais vote un bill sur la propriété industrielle.
Louis Napoléon décida de l’organisation d’une première exposition internationale à Paris en 1855, marquant ainsi la fin des expositions industrielles au profit des expositions universelles. Française. Elles eurent lieu ensuite en 1867, 1878, 1889, 1900.
En conclusion, par dix fois, de 1801 à 1849 et quel que fût le régime, se produisit le même rassemblement, en progression constante : à la 1ere exposition de 1798 110 exposants et 12 récompenses , la 7eme rassembla 1.631 exposants et 425 récompenses attribuées et enfin 4452 exposants en 1849. Le principe était d’accepter tout ce qui était utile et ingénieux, vêtement sans couture ou machine à préserver les navires de naufrages : conception saint-simonienne qui célébrait les merveilles de l’industrie et les hommes qui les concevaient. La France a ainsi passé des expositions industrielles aux expositions universelles.
In Essai historique sur les expositions universelles de Paris par Adolphe DEMY
A. Picard et Fils Paris, 1907, p.80
Expositions publiques des produits de l’industrie française avant 1850, Répertoire méthodique établi par Christiane DOUYERE-DEMEULENAERE. Centre historique des archives nationales, 2005.
Description des expositions des produits de l’industrie française faites à Paris depuis leur origine jusqu’à 1819 inclusivement par L.S Le Normand et JGV. de Moleon, Paris, Bachelier, 1824.
Exposition internationale de 1889 à Paris. Rapport général par Alfred PICARD.